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Tuesday, August 25, 2009

Traduction des sinogrammes 太極拳 (Tài Jí Quán)

Traduction des sinogrammes 太極拳 (Tài Jí Quán)
Tai-chi-chuan est l'appellation que l'on trouve dans le Larousse

Tàijí quán, Tài jí quán ou Tai ji quan est la transcription Pinyin

T'ai Chi Ch'uan est la transcription Wade-Giles

太 Tài
(son descendant) se traduit par trop ou très. Ce symbole est composé du mot "grand" (大 dà) avec une cédille, comme pour dire c'est extrême ou suprême.

極 Jí (son montant) se traduit par sommet, extrémité ou pôle. A gauche l'idéogramme 木 mù (bois) est accompagné de la bouche (口 kǒu) au centre. Puis nous avons le symbole de l'homme entre terre et ciel qui est marqué par l'idéogramme "fils" (子 zǐ). Et tout à droite le mot action ou agir apparaît pour clôturer le rébus.

极 Jí peut être simplifié, mais sa signification ne change pas.

太極 Tàijí signifie la poutre faîtière qui est le symbole de l'unification des deux pôles. Cette image correspond à la clé de voûte des églises romanes. C'est le symbole de la puissance créatrice et infinie. Dans le Feng shui le taiji est représenté par une spirale.

Le Tai ji provient du Wu ji (vide) est il est le concept fondateur du tai ji tu (yin yang)

拳 Quán veut dire poing ou boxe.

太極拳 (Tài Jí Quán) est l'idée de la pratique martiale poussée jusqu'à la perfection. Le but étant de se préserver et de se renforcer pour augmenter la protection, la longévité et l'harmonie.



Histoire et légende du Tài Jí Quán

Tai Ji (Tai Chi, 太極) signifie: le faîte suprême. Selon la conception chinoise, le cosmos repose sur un système binaire symbolisé par deux principes complémentaires: le Yin et le Yang. Quan (Chuan, 拳) signifie: poing, boxe.
Tai Ji Quan signifie donc: la boxe du faîte suprême. L'invention du Tai Ji Quan est attribuée à Zhang Sanfeng (12-13ème), moine taoïste du Mont Wudang, situé au nord-ouest de la Chine. Cette technique serait née de l'observation d' un combat entre un oiseau et un serpent. Cette lutte à l'issue de laquelle il aurait constaté la supériorité de la souplesse sur la rigidité‚ lui aurait fait découvrir l'importance de l'alternance du Yin et du Yang et l'efficacité des mouvements circulaires.

Wang Zongyue, qui vécut sous la dynastie des Qing (1644-1911), est aussi une des références de l'histoire du tai ji quan. Il aurait contribué au développement de cet art et l'aurait transmit à Jiang Fa qui l'aurait transmit ensuite à Chen Changxing, habitant du village de Chenjiagou et qui par conséquent serait l'ancêtre du style Chen.

Le terme tai ji quan (boxe du faîte suprême) remonte à Chen Wangting qui vécut vers la fin de la Dynastie Ming (1368-1644). Les différentes écoles contemporaines de tai ji quan (Yang, Wu, Sun) sont originaires ou héritières de la boxe du style Chen.

Une autre source révèle que le Tai ji quan serait dérivé du gong fu du serpent et de la grue blanche. Sachant que le temple Shaolin est le berceau des arts martiaux, on peut supposer que l'influence du Shaolin a certainement touché les chercheurs et fondateurs de l'époque.

Si le tai ji quan tire son origine vers le 12 ème siècle, le concept Tai ji existe depuis bien plus longtemps. Le Tai ji est symbolisé par la spirale qui est le départ de tout mouvement dans l'univers. Le Tai ji est la mère du yin et du yang. Le Tai ji quan est la boxe du Tai ji.

10 principes essentiels pour le Taiji Quan

1. La tête légère et l'esprit éveillé :

Relaxer complètement le corps. Maintenir la tête droite sans raideur ni rigidité, comme suspendue par un fil. Relâcher les muscles du visage et coller la langue au palais. Garder le cou détendu, celui-ci doit être librement mobile et prêt à tourner dans toutes les directions ; c'est par le cou que le chi circule jusqu'à la tête. Faire le vide des pensées afin d'élever son esprit. Concentration et conscience dans chaque mouvement.

2. Fondre la poitrine et garder le dos tonique :

Rentrer légèrement la poitrine pour que le chi puisse descendre au champ de Cinabre ou Tantien inférieur. Le sens de fondre la poitrine vers l'intérieur est d'empêcher l'air de monter vers le haut du corps en bombant le thorax ; cette montée de l'air vers le haut entraînerait une lourdeur et un étouffement, aussi la partie supérieure du corps deviendrait plus lourde que la partie inférieure et provoquerait une instabilité et un déracinement. Garder le dos tonique mais non rigide ; La colonne vertébrale sert de support et de lieu de passage du chi, ainsi elle canalise librement l'énergie vers les différents membres.

3. La taille : centre du mouvement :

Relaxer les reins, la région lombaire étant le centre de commandement du mouvement et le centre de contrôle de l'énergie qui vient des pieds comme racines, passe par les jambes et s'épanouit dans les mains et les doigts. La taille est comme le moyeu d'une roue en mouvement, tout est pivoté par les reins ; on dit que les sources de la vie et de l'esprit résident entre les reins, dans le champ de Cinabre.

4. Le vide et le plein :

Bien distinguer l'alternance du vide et du plein. Dans le taiji, chaque attitude a un côté vide et un côté plein selon le principe du yin et du yang. Lorsque le poids du corps se porte sur la jambe droite, celle-ci devient pleine (yang) et en même temps la jambe gauche devient vide (yin). Le poids du corps ne se porte jamais sur les deux jambes en même temps, excepté à l'ouverture et la fermeture du taiji. Quand votre centre de gravité se porte sur une jambe, vous pouvez être souple, rapide et fluide, au contraire, avec le poids également réparti sur les deux jambes, vous devenez doublement lourd et stagnant. Pour éviter l'erreur de la double lourdeur, on doit connaître et bien maîtriser l'alternance du yin et du yang dans chaque mouvements.


5. Lâcher les épaules et les coudes :

Il est important de relâcher les épaules, si l'on hausse les épaules, l'air monte vers le haut, ce qui pourrait causer un malaise et une sérieuse entrave au déroulement des mouvements. Laisser descendre les coudes. Si les coudes sont suspendus, les épaules seront tendues et le chi remontera avec elles. Le but est de garder le souffle vers le bas. Ce relâchement ne signifie pas flottement, mais se manifeste dans la détente et il naît d'une intention de s'installer dans le bassin.

6. L'intention et non l'effort :

On utilise l'intention (yi) ou les idées et non la force. Là où l'idée arrive, le chi arrive. Les mouvements sont souples et sans violence. La pratique du taiji demande une relaxation totale du corps et l'abstention du moindre effort inutile et maladroit. Ceci étant fait, l'énergie est retenue entre les os et les veines, ce qui permet de maîtriser facilement le corps, les mouvements deviennent alors légers et sans contrainte et le corps évolue d'une manière souple et flexible, ainsi nous serons capable de résister aux attaques de l'adversaire.
Le corps humain est constitué d'artères et de veines, comme les rivières et les fleuves pour la terre. L'eau coule librement lorsque ces rivières ne sont pas obstruées, de même le chi circule sans entrave lorsque les artères et les veines ne sont pas bloquées. Dans la théorie du taiji, on dit : Etre d'une souplesse extrême, c'est être d'une dureté extrême.

7. L'union de l'esprit et du corps :

Chaque mouvement doit être réalisé avec une sérieuse attention. L'esprit joue un rôle essentiel dans l'exercice du taiji, il est le commandant et le corps le missionnaire. Si l'esprit est parfaitement concentré, les gestes du corps s'effectuent avec grâce et facilité et la posture ne dépassera pas le cadre du vide et du plein. L'intention guide et anime le corps tout entier. Quand l'esprit conduit le mouvement, c'est être entièrement présent.

8. Simultanéité et harmonie des mouvements :

Se suivre de haut en bas. Lorsqu'une partie du corps se meut, toutes les autres parties bougent. Si une partie s'arrête, les autres font de même. Le corps est un tout dont les éléments sont harmonieusement en relation. Les pieds sont les racines, l'énergie dont le contrôle réside dans les reins, passe par les jambes et s'épanouit dans les mains et les doigts. Dans les mouvements, tous les membres doivent être reliés les uns aux autres, et se mouvoir simultanément. Les bras et les jambes alternent et correspondent ; La main levée s'abaisse pendant que l'autre s'élève.
Garder toujours la même vitesse ; Quelques gestes se prêtent à une allure plus rapide, évitez la tentation d'accélérer.

9. La continuité :

Les mouvements doivent être enchaînés sans rupture. Le geste commence et se poursuit du début à la fin de l'enchaînement sans interruption. De plus, aucun geste n'est poussé à son point extrême. Ne pas allonger les pas ou les bras aussi loin que possible, de sorte que la fin d'un mouvement amorce le commencement du suivant. Les mouvements des bras sont généralement de forme spirale, commençant ou achevant un cercle, demi-cercle ou courbe, qui rappelle le symbole du yin et yang.
Accomplir les mouvements comme on tire un fil de soie. Ils s'exprimeront sans rupture, sans discontinuité. Le corps se meut comme une rivière, sans cesse parcourue par le flot.

10. Le calme dans le mouvement :

Demeurer paisible dans le mouvement. Le cœur reste calme et vigilant, recueilli et concentré, rassemblé et éveillé comme un chat guettant une souris. Le corps demeure tranquille avec sérénité et confiance. Le souffle intérieur ou chi circule et s'exprime sans effort dans le mouvement en spirale, stable et continu : C'est la méditation en mouvement.


Calme comme une montagne
Mouvant comme une rivière

Chen
Yang

Tai ji quan style Yang

Le Tai ji quan contemporain tire sa source du style Chen de Chenjiagou

Le style Yang est le style de tai ji quan le plus pratiqué en dans le monde. La forme la plus connue est celle des 108 postures, aussi appelée formes des 85 séquences.
La forme simplifiée de Pékin (1958) ou des 24 séquences est en train de devenir la forme la plus pratiquée.

Le style Yang est moins martial en apparence avec ses mouvements très lents. Le style convient bien aux personnes âgées.

Yang Luchan (1799-1871) appelé Fukui (Yang Lu-ch'an 楊 露 禪)


Yang Luchan est le premier non-membre de la famille Chen à avoir reçu la tradition du Tai ji quan. Son fils Yang Jianhou a ensuite transmis le style fortement modifié à son fils Yang Chen fu qui est le fondateur de la forme la plus populaire et pratiquée à nos jours.



Wu You

Tai ji quan style Wu You

Le Tai ji quan contemporain tire sa source du style Chen de Chenjiagou


Tai ji quan style Wu Yu de Wu Yuxiang (1812-1880) (Wu Yu-hsiang)

Appelé également Hsiao Chia (petite charpente). Ce style de Tai ji quan est basé sur des mouvements d'ampleur réduite, il est issu du style Chen.



Wu Chien

Tai ji quan style Wu Chien

Le Tai ji quan contemporain tire sa source du style Chen de Chenjiagou

Tai ji quan style Wu Chien de Wu Jianquan (1870-1942) (Wu Chien-ch'uan)

Appelé également Chung Chia (charpente moyenne). Ce style de Tai Chi Chuan est caractérisé par des postures inclinées en avant et par des mouvements d'ampleur moyenne, il est issu du style Yang.



Sun

Tai ji quan style Sun

Le Tai ji quan contemporain tire sa source du style Chen de Chenjiagou

Tai ji quan style Sun de Sun Lutang

Le style Sun, appelé également Huo Pu Chia (charpente aux pas vifs), est un style de Taiji quan issu du style Wu.

Le style Sun a été créé par Sun Lutang (1860-1930). Il fut l'un des plus grands maîtres d'arts martiaux taoïstes chinois. Son Tai ji est l'aboutissement de toutes ses recherches aussi bien du point de vue énergétique que martial. Le Taiji Sun est la synthèse de tous les arts martiaux que le maître a étudiés au cours de sa vie.



Le style Chen de Chenjiagou est l'ancêtre ou la racine des différentes méthodes contemporaines de Tai ji quan.
Le style Yang est le plus pratiqué dans le monde avec notamment sa forme 24 de Pékin qui est sans doute la plus populaire de toutes les formes existantes en Tai ji quan.

Dans tous les styles de Tai ji quan, se trouvent les notions d'arts martiaux et leurs applications diverses, de travail interne ou d'alchimie taoïste, ainsi que les bases de la philosophie taoïste.

Certaines personnes comparent le Tai ji quan en tant qu'art martial avec le Gong fu (kung fu) et déclarent que le Tai ji quan est beaucoup plus Zen. Par définition le Gong fu est beaucoup plus Zen, puisque le bouddhisme Zen puise ses racines du Ch'an et du temple Shaolin qui est le berceau du Gon fu et du Zen. Le Tai ji quan est avant tout taoïste. Sa particularité est la souplesse du corps et la vigilance intérieure ; en opposition au Gong fu qui par le travail intense du corps, préconise la méditation Zen pour équilibrer le flux énergétique. En principe la pratique du Tai ji quan ne nécessite pas d'adhérer à la posture du Zen, mais plutôt aux pratiques de qi gong internes.